jeudi 2 juillet 2020

Nounours' Boys / vous avez dit nounours !


Salut les Nours' !

En ces temps confinés, on a un peu oublié le rugby… On a profité de cette période troublée pour ranger la maison et vider les greniers et les caves.  Personnellement, entre les masques et les gants, j’ai retrouvé un vieux « bescherelle » de mes jeunes années. Drôle de passe-temps ! Cet ouvrage, dédié à la conjugaison des verbes, permet de reconnaitre les subtilités du subjonctif : « à ce que je sache » ou « eût-il fallu que le susse », etc. Le virus avait ainsi d’autres vertus que celle de me clouer chez moi, à coups de gel hydroalcoolique : il me rendait la mémoire sur des valeurs oubliées…
 Je me suis donc délecté des trouvailles de conjugaisons et des accords en genre et en nombre, des préfixes et des suffixes… Derrière cette ambition dérisoire, je me suis réinventé une envie de connaitre le sens des mots et de les isoler de leur contexte, et tout particulièrement sur celui de « Nounours ». J’ai donc décomposé ce mot à la recherche de ses origines, du contenu de sa sémantique, des éléments qui le construisent, des sonorités qu’il provoque, de la morphologie qu’il inspire… Jeu de fou que cet abécédarium ? Et pourquoi pas !
 Étymologiquement, « Nounours » est un diminutif puisque, en fait, il s’agit d’un ou de plusieurs ours. L’ours, cet animal déchu, roi des animaux, craint et sacré, et qui a été supplanté par le lion. Il est devenu un doudou pour enfant, compagnon du marchand de sable… Guerrier indomptable, prédateur des mêlées, il s’est assagi pour devenir un ami, tout en douceur, au ventre arrondi par le miel, synonyme de compagnon de bonne humeur.
 Dans le détail, « Nounours » est un nom propre de huit lettres :
·       huit lettres comme un paquet d’avants : normal pour des ours de poids…
·       huit lettres bien équilibrées : quatre voyelles encadrées par quatre consonnes…
·       trois syllabes comme une 1ère ligne…
·    un redoublement phonétique : un premier nous, signe de rassemblement, puis un second presque enfantin en quête d’amour câlin…
·      trois paires de lettres : deux N, deux O et deux U : autant de paires que dans un XV de rugby : paire de demis, paire de centres, paire de 2èmes lattes…
·       huit lettres qu’on allonge d’un R, d’un R tonique qui roule vers le rugby comme celui qui fait du petit ruisseau une grande rivière…
·    enfin, huit lettres qu’on ponctue par un S pour expliquer la pluralité ou rappeler la diversité du groupe : c’est bien connu, les ours se suivent mais ne se ressemblent pas !
A bien y regarder, à bien observer cette analyse lexicale, vous y trouverez le phénomène qui nous unit, notre vraie nature, celle qui établit nos liens sociaux et leur évolution, son genre unique et sa fonction. C’est un bonheur oxygéné, une bouffée hilarante, une joie d’altitude… Si « Nounours » est un joli nom, léger, c’est surtout une conception qui déploie le corps et l’esprit dans le même assentiment : une rondeur inattendue avec une sonorité délicieuse. « Nounours » est-il un nom lourd à porter ? Pas si le poète le déleste et fait oublier les kilos, le clown, le taquin, ou le rigolo… Si je fais souvent des rimes à mes dépens, il faut dire qu’en l’occurrence, je m’en réjouis sans forcer : « Nounours » rime avec humour, il rime avec amour, il rime avec beaux jours, il rime avec toujours… L’humour étant la plus joyeuse déclaration d’amour : je suis pour !
Auriez-vous mis autant de sens dans le mot « Nounours » ? Pas si sûr ! En tout cas, vous y penserez désormais. La semaine prochaine, je vous propose de disséquer le mot « Boys », et la semaine suivante l’apostrophe qui se place entre les deux.

Biz - @+  JYB/Knar - le 03.07.2020

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire